Le FSL 21 en 2005

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FSL du samedi 02 avril 2005

Atelier Environnement

Un projet local pour une efficacité sur le long terme

« La maison brûle, et nous regardons ailleurs ». Le Chef de l'Etat a prononcé cette phrase au sommet de Johannesburg, à propos des conséquences de l'effet de serre. Prenons-le au mot aujourd'hui. Face à ces belles et grandes paroles, il n'est pas forcément besoin de raisonner à une échelle européenne pour agir, et certaines actions sont possibles au niveau local.
L'atelier « environnement » du forum social dijonnais propose une action originale et ambitieuse : elle vise à sensibiliser les pouvoirs publics comme les particuliers sur le thème des déperditions d'énergie au travers des bâtiments. Il s'agira pour cela d'établir, en relation étroite avec des décideurs locaux, une cartographie ultra précise de ces déperditions (thermographie) et de lancer un programme de communication sur ce thème.

Contexte de travail

Les constats alarmants sur la situation par rapport à l'environnement ne sont plus à faire. Tout le monde connaît aujourd'hui l'importance des résidus d'énergie fossile dans notre atmosphère. Un atelier « environnement » n'en est donc plus à dresser un constat qui est déjà fait depuis longtemps, mais à proposer des actions locales qui pourront, pourquoi pas, se décliner aussi au niveau européen.
Il a été demandé lors des AG du FSL de proposer un projet où seraient exposés les objectifs, les moyens et le choix d'une problématique suffisamment resserrée pour qu'elle soit traitable. Nous nous sommes donc fixé dès le début de l'atelier plusieurs règles, afin de choisir notre thème de travail.
Une action locale pouvant se généraliser à une plus grande échelle
Un projet dans l'action plus que dans la réflexion
Un travail en relation avec des partenaires, appartenant ou non à la sphère altermondialiste
Un thème qui peut toucher le grand public
Un sujet suffisamment ponctuel et précis (projet) pour qu'il voie le jour
La durée de l'atelier peut ne pas se limiter au seul FSL du 2 avril 2005

Problématique

L'énergie consacrée au chauffage des bâtiments représente environ 40% des dépenses d'énergie. Malgré des efforts réalisés en termes d'isolation lors des quinze dernières années, il reste encore trop de bâtiments qui gaspillent leur énergie. La diminution des fuites, quelle que soit leur origine, devrait permettre des économies considérables en sus des effets positifs sur les gaz à effet de serre.
La première étape, avant d'interpeller les habitants ou les collectivités locales sur leur gestion du chauffage, est de procéder à une évaluation de ces pertes. Ce n'est qu'ensuite qu'on pourra proposer à tous ceux qui désirent faire des économies (et protéger l'environnement, ce n'est pas incompatible) un diagnostic personnalisé.
L'atelier environnement propose donc une méthode pour réaliser cette évaluation : la thermographie. Cette méthode a déjà été expérimentée avec succès à Grenoble et à Dunkerque. Le travail de l'atelier environnement consiste donc à créer un réseau relationnel suffisamment efficace pour convaincre les élus de promouvoir une telle opération.

Public et objectifs

Il ne s'agit pas pour l'atelier de mener un tel projet de bout en bout. Nous n'en avons les moyens ni humains, ni financiers. En revanche, le travail de l'atelier s'adresse aux décideurs institutionnels, et doit sensibiliser ceux-ci au problème en leur présentant une sorte d'avant projet sommaire (APS).
Dans cet APS, seront déjà expliqués les contours du projet, depuis les possibles prestataires de services, jusqu'aux différentes possibilités de communication auprès du grand public, en passant bien sûr par les aspects financiers.
Un des intérêts du projet est qu'il peut nous amener à rencontrer des acteurs qui ne circulent pas dans la sphère alter mondialiste. Au delà de son argument, il a donc une portée politique et sociologique, en montrant que le FSL est capable de dépasser le stade de la revendication.

Il faut distinguer le public (les institutionnels) de l'objectif, à savoir la sensibilisation du grand public aux économies d'énergie. De même, il faut distinguer l'objectif de l'atelier - motiver les institutions à organiser le projet - de l'objectif final cité juste avant auprès de la population. Même si les collectivités locales montent le projet en le reprenant à leur compte, l'objectif final sera atteint.

Méthodes

Comme souvent, les moyens humains manquent. L'important est dans un premier temps de bien comprendre dans quel contexte social et réglementaire se situent les collectivités. Il faut également se renseigner sur les appels à projets, non pas pour y répondre directement, mais pour mieux cerner les politiques menées en décortiquant ces appels.
Une deuxième phase devra construire un argumentaire solide, en fonction des informations récoltées précédemment : il faut présenter la thermographie à l'intérieur de problématiques plus larges, tout en s'approchant des axes de travail régionaux.
Une autre phase consistera en une prise de contact avec les prestataires, et l'établissement de scénarios possibles de montage du projet.
Le contact direct avec les élus ne viendra qu'en dernier, en choisissant un contexte favorable à la réception des informations que nous fournirons.

Qu'on se rassure tout de suite : ce projet ne sera pas ficelé pour le prochain FSL, loin de là. Puisque ce projet s'inscrit dans la durée, l'événement du 2 avril n'est qu'une étape. L'avancement des travaux sera donc présenté par les membres de l'atelier, et le débat pourra, nous l'espérons, dégager de nouvelles pistes et faciliter la poursuite du projet.
C'est également un moment de communication privilégié, où le travail d'information sur des questions intéressant directement les dijonnais et leur environnement proche pourra être proposé.

Un atelier de travail pendant le FSL : « Quelles part entre responsabilité individuelles et collectivités dans la maîtrise de l'énergie ? »

Beaucoup de gens se sentent impuissants devant les grand problèmes d'environnement. En parlant de ce projet, on peut faire prendre conscience que les stratégies individuelles sont possibles, et qu'elles peuvent même s'inscrire dans un cadre plus global. Le but de cette réflexion est de mieux cerner où commence et où s'arrêtent les responsabilités et les actions de chacune des parties.

Pour cela, il convient de mieux connaître les rouages et fonctionnements des institutions. L'atelier a donc brossé un portrait rapide du contexte législatif et politique dans lequel les institutions évoluent. Ont ensuite été présentés des exemples de réalisations relevant du domaine privé comme relevant d'initiatives publiques.
Un projet pour le grand Dijon, la réalisation d'une thermographie, a également été proposé.

Un contexte réglementaire européen

Il est intéressant d'observer l'évolution des politiques européennes en matière de gestion de l'énergie. Le point de départ était la mise en place d'accords permettant le développement de l'énergie nucléaire à des fins civiles (traités CECA et Euratom en 1952 et 1957). Que de chemin parcouru depuis 40 ans : on est passé d'un mépris total à une (trop ?) timide prise de conscience avec le protocole de Kyoto (2002) et un passage dans la constitution européenne sur l'énergie.

Ceci se traduit dans des directives européennes, souvent méconnues, mais dont l'efficacité est pourtant à prendre en considération :
Ouverture à la concurrence des marchés de l'électricité et du gaz (1996, 1998, puis 2003)
énergies renouvelables pour l'électricité (2001)
Performance énergétique des bâtiments
Permis d'émissions (2003, opérationnelles en 2005)
Cogénération et biocarburants (2003)
Eco-conception (en cours d'examen)
Efficacité énergétique et services énergétiques (en cours)
C'est un nouveau système qui se construit, avec les outils de la communauté européenne : cour de justice, concurrence et règles environnementales. Au niveau national en revanche, rien de concret n'est décidé, si ce n'est quelques déclarations de bonnes intentions qui reprennent les grandes lignes de l'échelon européen.

Un réseau d'acteurs à l'échelon local

« Les collectivités territoriales, en premier lieu, tant au niveau régional que départemental et communal ont un rôle majeur à jouer étant donné leurs multiples implications dans la politique de l'énergie » (extrait du projet adopté (n°302) le 1er juin 2004 par l'assemblée nationale)
Projet de Loi d'Orientation sur l'Energie - PLoe
Cet extrait traduit à la fois le désengagement de l'Etat sur les questions d'énergie, et la lourde responsabilité des collectivités locales. Celles-ci sont libres d'organiser les actions qu'elles veulent, et de débloquer les financement qu'elles veulent. La seule règle à respecter est de rester en accord avec la réglementation européenne.
Malgré tout, on constate de nombreuses actions à l'échelon local. Celles-ci sont plutôt le fait d'un réseau complexe d'organismes divers, travaillant en interaction avec chacun leur champ de compétences. Ce réseau est composé d'associations relais, des services de l'Etat, des collectivités locales, etc ... Concrètement, le travail sur les énergies (et plus largement sur l'environnement) se traduit par des politiques plus ou moins volontaristes en fonction des équipes élues et par :
Une interprétation large des textes
Des stratégies locales à géométrie variable
Un champ d'action direct vers ses propres unités
Un champ d'action vers les ouvrages collectifs
Un travail relié à l'urbanisme
Le champ du particulier en intervention déléguée
Ce dernier aspect signifie que les politiques n'interviennent pas directement auprès des particuliers, mais qu'ils confient le travail d'accompagnement technique et financier à des associations ou des organismes agréés.
Ce travail n'est pas totalement désintéressé pour les collectivités, puisqu'elles y voient des intérêts économiques, un moyen de valoriser leur image de marque des institutions.

Parmi les progrès importants à réaliser, citons l'absence totale des acteurs du bâtiment de la réflexion. Ceux-ci ne se sentent pas concernés par les problèmes d'environnement (cela ne leur rapporte rien pour l'instant) et ils n'ont aucune formation sérieuse sur le sujet.
Le raisonnement en coût global, qui prend simultanément coût d'investissement et coût de fonctionnement, n'est pas encore pris en compte dans les passations de marché. Or c'est la seule manière de montrer que la gestion de l'énergie est en fait économique.

On voit donc que les particuliers doivent investir tout ces champs laissés en friche par la puissance publique. Elle peut proposer un certain nombre d'accompagnement et d'aides, mais les initiatives doivent être individuelles. Ceci s'applique surtout pour l'habitat individuel privé, ou pour les entreprises. En revanche, pour l'habitat collectif ou les bâtiments publics, des mesures importantes et efficaces peuvent être mobilisées, si les collectivités locales l'exigent (plan d'urbanisme, réglementations, cahier des charges de l'appel d'offres, etc ...)

 

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