Le FSL 21 en 2007

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Soirée - débat sur l'immigration

Mardi 3 avril 2007, à la salle Camille Claudel de Dijon

organisée par le groupe Egalité des droits et lutte contre les discriminations.
Associations organisatrices : Amis du Monde Diplomatique ; Association de Solidarité aux Travailleurs Immigrés ; Attac ; Ligue des Droits de l'Homme ; Oxfam - Agir ici ; Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples ; Ni Putes Ni Soumises ; Ras l'front.

L'immigration en France, vérités et contre-vérités

Remettons les pendules à l'heure, l'immigration est une RICHESSE pour la France !
19 h : Repas tiré du sac à partager
20h : Témoignages - Paroles d'associations - Débat

Compte-rendu de la soirée :

En introduction à la soirée est faite une rapide présentation du Forum Social Local, et plus particulièrement du groupe de travail "Egalité des Droits et Lutte contre les discriminations".

Des témoignages sont ensuite évoqués :

- Lecture de paroles de mères sénégalaises qui ont perdu des fils sur les pirogues de l'immigration, et qui ont monté une association d'entraide
- Lecture théâtrale "croisée" de deux extraits de la pièce présentée par la Cimade "Votre voisin n'a pas de papiers"
- Une enseignante de lycée, membre du Réseau Education Sans Frontière, nous parle, avec beaucoup d'émotion partagée, des élèves étrangers scolarisés dans son établissement. La classe d'intégration de ce lycée accueille 15 jeunes étrangers, enfants du regroupement familial ou mineurs isolés qui risquent l'expulsion lorsqu'ils atteignent leur majorité. Ces derniers sont hébergés en foyers d'accueil. Quand ils reçoivent une invitation, ou désormais une obligation, à quitter le territoire, le Conseil Général coupe toutes les aides, ce qui fait que le jeune se retrouve à la rue, sans aucun revenu. Les enseignants et les membres du RESF essaient de leur venir en aide, mais ces situations sont vraiment dramatiques, surtout depuis deux ans (et les nouvelles lois sur l'immigration). Le contrat de suivi avec éducateur est de plus en plus réduit : avant il était de 3 ans, maintenant de 1 an, 6 ou même 3 mois.

Soirée immigration

Interventions des associations et débats :

LDH : Il faut expliquer que les lois Sarkozy sont indignes d'un pays comme le nôtre, surtout en cette période de campagne électorale. De plus, ces lois mettent dans l'illégalité les gens qui soutiennent et viennent en aide aux immigrés. A quel jeu jouent les médias : pas un mot sur France 2 du congrès national de la LDH !

Radio VTI : Émissions thématiques mensuelles sur le thème de la lutte contre les discriminations (à l'emploi, liées au genre, etc), avec Radio Campus et Radio Shalom, autour du témoignage du quelqu'un qui a subi une discrimination, et avec interventions d'une association et de Me Clémang. Des enseignants du RESF ou des éducateurs pourraient-ils témoigner, ou subissent-ils des pressions de la part de l'Education Nationale ?
Les fonctionnaires ont une certaine liberté d'expression, les pressions qu'ils peuvent subir relèvent seulement de l'intimidation.

ASTI : Est évoqué le rôle des associations qui aident les étrangers, comme toutes celles qui composent le collectif SOS Refoulement. Exemple d'une famille arrivant du Congo et demandant l'asile : le dossier doit être rempli en français, et il n'y a pas d'organisme officiel pour les aider ! Cela est laissé aux associations. Hébergement : foyers CADA (plusieurs en Bourgogne). Une étrangère battue par son mari français n'aura pas de carte de séjour si la séparation intervient avant 3 ans de mariage. Plusieurs avocats dijonnais sont spécialisés dans le droit des étrangers.

LDH : Problème des étrangers malades qui ne peuvent pas bénéficier du traitement médical nécessaire à leur guérison, voire à leur survie, dans leur pays d'origine. La loi prévoit pour eux le droit à une carte de séjour, ainsi que pour leur conjoint ou enfant "carte vie privée et familiale". Les demandeurs d'asile ont droit à la CMU, mais plus s'ils sont déboutés. Reste l'aide médicale d'état. A la préfecture de Dijon, on a fait remarquer que la procédure de carte de séjour vie privée et familiale avait été trop octroyée en Côte d'Or !! En théorie, un droit est incompatible avec le principe des quotas !! Avec de telles considérations, on risque fort de voir ce droit se perdre ... Le droit au travail n'est pas vraiment respecté, alors qu'il devrait être accordé avec cette carte. On constate donc des irrégularités au niveau de la préfecture !

Classe d'accueil : si les élèves n'ont pas de papier, on ne peut pas leur trouver de contrat d'apprentissage. En général, il leur faut 6 ou 7 mois pour bien parler, mais leur niveau de langue n'est pas suffisant pour leur permettre de longues études. Notons que ces jeunes sont prêts à travailler dans les secteurs déficitaires (bâtiment, restauration).

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Ras l'front : présente l'argumentaire "Idées reçues sur l'immigration" rédigé par le groupe de travail qui a organisé la soirée. Ce document (pdf) peut être téléchargé ici. Il existe une version prévue pour l'impression au format "livret" avec pliage : cliquer ici. (Attention, la pagination n'est pas la même.)

Témoignage d'une jeune femme qui a subi des discriminations au logement et à l'emploi. "Comment élever nos enfants, comment leur donner l'envie de bien apprendre à l'école quand on n'y croit plus guère soi-même, quand on sait que son nom sera un handicap ?"

Soirée immigration 4

Attac : Pour les altermondialistes, un autre monde est possible. Le conseil scientifique d'Attac comprend un groupe chargé de l'immigration et de la mondialisation. Il existe une véritable mafia des passeurs. On ne peut pas aborder ce thème d'un point de vue national. C'est un instrument de la mondialisation néo-libérale : l'immigration fournit une main d'oeuvre flexible, mobile, précaire. Les clandestins sont particulièrement exploités. Attac Espagne, Attac Maroc, et d'autres, ont constitué une groupe de travail sur l'immigration. Au début du mois de juin, au contre-sommet du G8 il y aura des ateliers sur ce thème. Le manifeste d'Attac revendique que soit garantie de la libre circulation des personnes au niveau international. Il est grand temps aussi de donner le droit de vote aux étrangers. Egalement : charte mondiale des migrants.

Ras l'front : Attention aussi au "poids" des mots, par exemple quand on parle d'immigrés. Tâchons de revenir au niveau des individus, et non des généralités.

Quelques outils pour lutter contre les discriminations : ne pas hésiter à saisir la HALDE. Mais il est souvent très difficile d'apporter la preuve de la discrimination !! Les syndicats mettent en place des chartes de non-discriminations dans les entreprises. La pratique du testing a une certaine efficacité.

Quand on parle d'identité française, c'est le nationalisme qui resurgit, le chauvinisme, et donc un racisme plus ou moins avoué.

Glissant (poète martiniquais) : "L'identité est toujours une racine. Mais ce n'est pas une racine unique, qui tue autour d'elle. C'est une racine en rhizome."

Certains votent Le Pen y compris chez les immigrés ou descendants d'immigrés ; pour eux ce peut être un signe ultime d'intégration, ils se sentent alors "plus Français que les Français" ...

On est tous discriminants à un moment donné ...

Très bon film sur l'immigration : Golden door (au cinéma Eldorado actuellement).

L'OMC prévoit des centres de rétention extériorisés.

Il n'est pas question de hiérarchiser les souffrances, entre sans-papiers et discriminés, par exemple. Ce sont les facettes d'un même problème, et donc, pour les associations organisatrices de cette soirée, cela concerne la même lutte. Il y a une influence réciproque entre les lois et les mentalités. Si les lois sont discriminantes, elles incitent à considérer l'autre comme quelqu'un de différent (et même à regarder l'étranger comme un délinquant profiteur !). C'est pourquoi il est très important de revendiquer l'égalité des droits, en particulier au niveau du droit de vote. Dans l'espoir de modifier les lois, il faut changer les mentalités. Notre rôle, en tant qu'enseignants, parents, membres d'associations d'éducation populaire, est de mettre en avant ce qui rassemble, ce qui réunit, les ressemblances plutôt que les différences.

En conclusion :

Même si le nombre de participants ne fut pas très élevé, tous ont apprécié la qualité du débat, aussi bien au niveau de l'écoute que de l'expression des intervenants et du public. Déjà, vers 19h, après l'installation des panneaux d'exposition (documents et affiches des associations, articles de presse), une douzaine d'organisateurs et amis avaient partagé un repas de façon fort sympathique. Une soirée placée donc sous le signe de l'échange et de la convivialité !

 

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