Le FSL 21 en 2005

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FSL du samedi 02 avril 2005

Atelier Pour une éducation non-sexiste

1 - La vie des femmes et des filles aujourd'hui ; comment vivre ses droits ; stéréotypes hommes/femmes ; emploi et formation (place des métiers techniques) ; avancées juridiques ; politique.

Il y a des avancées, mais c'est très lent, des inégalités persistent, même dans l'enseignement (seulement 14 % de femmes professeurs d'université). Disparités des salaires (à diplôme égal, 40 % en moins en fin de carrière) et des retraites (jusqu'à 42 % de différence).
En Bourgogne, le nombre de femmes cadres est en augmentation, mais c'est encore "frileux". Les femmes travaillent essentiellement dans certains secteurs (assistantes maternelles, aides-soignantes, services hospitaliers, ...) ; elles ne sont que 20 % en écoles d'ingénieurs. Cf documents site internet INSEE Bourgogne dont certains tableaux sont affichés dans la salle.
Femmes : 84 % des emplois précaires.
Droit à l'avortement remis en cause (retour d'un certain ordre moral) : rassemblements mensuels de SOS-tout petits devant la maternité de Dijon (prochain le 23 avril).
La loi sur la parité est relativement respectée : 19° place en Europe ; 47 % de conseillères régionales, mais seulement 10 % de conseillères générales et de maires.

Traité constitutionnel :

Il peut apparaître comme une chance pour les femmes (le principe d'égalité est énoncé), mais faut-il considérer comme une avancée le fait que le travail de nuit ait été étendu aux femmes, alors qu'il aurait pu être restreint pour tous ? La charte des droits fondamentaux est insuffisante : l'égalité ne figure pas dans les principes fondateurs, ce n'est qu'un objectif. Pas de contraintes pour les autres pays.
Son orientation profondément libérale aura pour conséquence l'accroissement de la précarité, ce qui touchera particulièrement les femmes.
Le droit à la contraception et à l'avortement n'est pas énoncé, ni celui du choix de l'orientation sexuelle ; qu'en est-il également du droit à vivre sans violence, du droit au divorce ? de l'interdiction de la traite des êtres humains ? de la démocratie représentative ? Quant aux femmes immigrées, elles sont doublement touchées, car soumises aux principes de leurs pays d'origine. Les moyens de mise en oeuvre vont être différents selon les pays. Demande d'un traité comportant des droits précis.
Les femmes suivent des filières limitées : réticences à tous les niveaux pour faire changer les mentalités ; inégalité du partage des tâches à la maison ; il faut militer sur ce thème : poids de la société.

Echanges et témoignages :

Prostitution : la loi Sarkozy instaure un délit de racolage passif (prison, amendes), ce qui a pour conséquences l'aggravation de la situation des prostitué(e)s, et un problème de santé publique (sida) ; la prostitution se dissimule mais existe toujours, les prostitué(e)s sont davantage exposé(e)s à la violence des clients et des souteneurs, et aux pressions pour ne pas utiliser de préservatifs. De plus, il est de plus en plus difficile d'entrer en contact avec elles/eux.

Témoignage d'une expérience professionnelle dans le val de Saône : à 17/18 ans, les jeunes filles ont un projet de maternité, et non professionnel ; les jeunes hommes les confortent dans ce projet.

Les femmes ne "laissent pas la place" à leurs compagnons pour les tâches ménagères. La parité comme objectif dans tous les domaines ? quelle signification réelle ?

Certaines femmes se réalisent dans les valeurs familiales : ne parle-t-on pas quelquefois à la place des autres ?

Egalité hommes/femmes : oui, mais dans la différence.

Favoriser une prise de conscience chez les filles et les garçons au niveau de l'Education Nationale : place des femmes dans les programmes d'Histoire ; histoire des féminismes.

Un livre : Un siècle de féminisme ; affichage : féminismes et religions. Liberté de choix pour les femmes.

Que proposer aux filles et aux femmes ? Ouverture de certains secteurs d'activités traditionnellement masculins : quels moyens ? Que vont-elles apporter en tant que femmes ? Attention de ne pas demander plus aux femmes ! L'arrivée de femmes dans certains métiers d'hommes a permis l'amélioration des conditions de travail pour tous.

Une loi concrétise souvent ce qui se fait déjà.

La situation des hommes peut être difficile aussi : conséquences économiques d'un divorce, par exemple, garde des enfants souvent accordée à la mère ...

Ne pas oublier non plus les femmes victimes de la violence de leur conjoint !

Loi sur la parité : c'est positif, sans elle les femmes attendraient encore.

Laisser le choix aux jeunes filles pour un métier technique ou non !

Etudes menées à l'école : les enseignants interrogent plus souvent les garçons. En France, la mixité ne semble pas menacée pour l'instant. Au niveau de la recherche, les postes sont pourvus par cooptation, et donc plus difficilement accessibles aux femmes. Les manuels scolaires sont également à revoir ...

Il semblerait que les stéréotypes qui influent sur l'orientation professionnelle, le partage des tâches, etc, soient plus marqués dans les milieux populaires.

La parité (50%) dans l'ensemble des activités professionnelles ou de loisirs constitue effectivement un objectif à atteindre, car cela signifierait alors que les individu(e)s seraient libres de choisir et de se déterminer quel que soit leur sexe, et non en fonction de celui-ci (se libérer de la pression culturelle liée au genre).

2 - Pour une éducation non-sexiste :

Des avancées ont été constatées, mais si des inégalités perdurent, c'est parce que certains stéréotypes sont encore profondément ancrés. Il faut donc réfléchir sur ces stéréotypes, démarche d'ailleurs valable pour la lutte contre toute forme de discrimination (sexisme, racisme, homophobie ...), afin de vivre ensemble sur de nouvelles bases.
Une première attitude est de ne pas laisser passer sans réagir certains discours dans les conversations quotidiennes.

Présentation des documents exposés et d'ouvrages de littérature enfantine : sources, pour l'essentiel :
Mix'Cité
Les p'tits égaux

Présenter davantage de figures de femmes aux enfants à l'école.
Donner aux enfants la possibilité de dire les situations inhabituelles : avoir deux mamans, ou un papa à la maison ...
Accroître les habiletés des enfants à résoudre des conflits qui mettent en cause l'appartenance à l'un ou l'autre sexe.

Exemples de situations :
Le sport : choisir une activité indépendamment de son sexe ; que les filles et les garçons puissent jouer et pratiquer ensemble.
Les tâches ménagères : un papa peut-il repasser, faire à manger ? est-il normal que la maman doive lui expliquer comment faire ?
Un garçon peut avoir peur, pleurer.
Livre goûter philo : « ce sont les gens qui ont créé ces différences »

Echanges :

Chaque enfant réagit avec son vécu.

Ce genre d'activités n'est-il pas artificiel ? Non, il est à relier avec ce qui se passe en classe, en centre de loisirs ... Pas de réactions des parents suite à ce genre d'activités à l'école.

Dans notre enseignement, nous ne cherchons pas à "endoctriner" les enfants, il s'agit de les inviter à réfléchir, à confronter leur vécu et leurs réflexions. Ce type de questionnaires pourrait peut-être être dangereux si manque de recul de la part de l'adulte.

Homosexualité : débat avec des élèves adolescents suite au film Billy Elliott : "Un garçon qui danse, c'est forcément un PD" avait dit un adolescent. Les filles voyaient plutôt l'aspect ascension sociale.

Pression sociale en ce qui concerne le choix des jouets (cf action Mix-cité).
Toujours une influence de l'extérieur en plus de l'éducation reçue dans la famille : il faudra sans doute plusieurs générations.

Mêmes féministes nous pouvons faire des erreurs.
"Que ferais-tu si j'étais PD ?" : en tant que mères, sommes-nous préparées à répondre ?

Vocabulaire des ados, insultes sexistes et homophobes : remettre du sens dans les mots.

Conclusion :

Donner aux femmes la possibilité et l'ambition de choisir leur vie, leur maternité, leur sexualité.
Lutter au quotidien contre les stéréotypes qui restreignent les choix des individu(e)s.

 

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